Vos enjeux et vous, plateforme de suivi et d’analyse des législatives 2024 et de leurs enjeux, par D-Codes.

Enquêtes & éclairages

En annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale au soir des résultats des élections européennes le dimanche 9 juin, le président de la République Emmanuel Macron a rebattu les cartes. Des élections législatives doivent se tenir les 30 juin et 7 juillet prochains, à travers lesquelles les Français décideront de la nouvelle composition de l’Assemblée… et peut-être d’un nouveau gouvernement ou d’une cohabitation

Dans la perspective de ces nouvelles échéances décisives, les partis ont dû composer de nouvelles alliances dans des délais serrés, au prix de rebondissements dignes d’un roman de cape et d’épée. Ces coalitions devaient en effet être actées au plus tard le dimanche 16 juin, date limite de dépôt des investitures… À présent que tous les candidats ont été officiellement investis, D-Codes vous éclaire sur les forces en présence.

Hypercentre, ou coalition présidentielle

La coalition présidentielle, en perte de vitesse, est sanctionnée par le vote des Français au cours des élections européennes, où elle n’arrive -et tout juste- qu’en deuxième position, au coude-à-coude avec la liste de Raphaël Glucksmann. Une défaite qui traduit les difficultés du président de la République et du Premier ministre, qui n’aura su donner un second souffle au gouvernement.

Toute l’interrogation est de savoir si cette majorité pourra se rétablir à la faveur de ce nouveau scrutin, d’une ampleur et aux enjeux différents.

La coalition présidentielle compte en son sein Renaissance (ex LREM), Horizons, le MoDem, l’UDI et le Parti radical. Dans ce qu’il conceptualise comme une « lutte contre les extrêmes » incarnés d’un côté par le Rassemblement national, de l’autre par la frange la plus à gauche du Nouveau front populaire (LFI, PCF, NPA), Emmanuel Macron appelle à l’alliance d’un vaste mouvement allant des sociaux-démocrates à la droite républicaine. Dans cette optique, une main serait tendue aussi bien vers les Républicains que vers les socialistes, eux engagés dans une autre alliance, celle du Nouveau front populaire.

Les Républicains

Le parti historique de la droite, à défaut d’avoir réalisé un beau score aux élections européennes, est en situation de jouer un rôle dans les législatives, fragmenté par deux tendances inégalement réparties.

D’une part, la ligne de son président, Éric Ciotti, souhaitant opérer une alliance avec le RN, contre les usages de l’histoire de la tradition gaulliste et contre l’avis des autres chefs de file républicains. Cette décision a mené à une réunion du bureau politique ayant statué sur l’exclusion d’Éric Ciotti, une exclusion invalidée par le tribunal judiciaire de Paris et qui n’est donc, à ce jour, pas encore légale. Éric Ciotti est suivi par 62 républicains déposant des candidatures dissidentes soutenues par le RN, dont certains devront au cours de leur campagne, ferrailler contre d’anciens compagnons de route.

La majorité du parti se plie à une autre feuille de route, proposer leurs candidats officiellement investis, et ne fermant pas la porte à une entente avec la coalition présidentielle, selon les résultats entérinés au soir du premier tour, le dimanche 30 juin.

Le Nouveau Front Populaire

Une telle coalition avait tout d’une gageure ; néanmoins les partis qui la composent ont su se rassembler dans un temps record et au prix de tractations express.

Quelques ferments de division ont dû être évacués rapidement afin de garantir la possibilité d’un accord : c’est le cas de la requalification du Hamas comme organisation terroriste, ou de la situation d’Adrien Quattenens, qui a finalement renoncé à briguer une nouvelle mandature, celle-ci risquant d’être un « caillou » grippant la mécanique du nouveau front.

En l’état, la coalition regroupe La France insoumise, le Parti socialiste, Place publique, Générations, Europe Écologie les Verts, le Parti communiste français et, fait inédit, jusqu’au Nouveau parti anticapitaliste. Une sorte de nouvelle Nupes au spectre encore plus élargi donc, puisque courant de François Hollande à Philippe Poutou. Un grand écart qui confine au jeu d’équilibriste subtil, dicté par l’importance du moment pour l’ensemble de la gauche, et dont la pérennité, sitôt la campagne achevée, devrait, une nouvelle fois, susciter des interrogations.

Rassemblement National

Le Rassemblement national incarne quasiment à lui seul un bloc d’extrême droite en ordre de marche, solidement campé sur une large victoire lors du dernier scrutin, une capacité à mobiliser autour du pouvoir d’achat, et une organisation structurée.

L’« union des droites », ce front hypothétique qui réunirait, dans les circonstances actuelles, le RN, Reconquête et les Républicains, n’aura pas lieu, puisque le Rassemblement national et Reconquête entretiennent des divergences irréconciliables, cristallisées dans l’éviction de Marion Maréchal par Éric Zemmour. Le président-fondateur de Reconquête reproche à son ancienne tête de liste, précisément, ses volontés de rapprochement avec le parti de Marine Le Pen, et son appel au vote de candidats RN partout où ils pourraient se présenter. Les deux partis d’extrême droite sont ainsi plus déchirés que jamais.

À l’opposé du spectre, le RN a opéré avec l’aile droite des Républicains un rapprochement, mineur au sein du parti de la droite traditionnelle. Ainsi, 62 candidatures de républicains dissidents soutenues par le RN ont été annoncées, parfois contre des candidats officiellement investis par LR.

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Far far away, behind the word mountains, far from the countries Vokalia and Consonantia there live the blind texts.