Vos enjeux et vous, plateforme de suivi et d’analyse des législatives 2024 et de leurs enjeux, par D-Codes.

Une perception sombre de la politique :

perte massive de confiance en les personnalités politiques, colère des Français à l’égard du gouvernement, désenchantement et émotion…

Ces chiffres -extraits de l’étude “Immersion dans la campagne” réalisée par D-codes- ont été recueillis  en 2022, à l’occasion de la campagne présidentielle, mais ils gardent aujourd’hui tout son intérêt, le thème du pouvoir d’achat étant plus que jamais le thème majeur pour les Français. actuellement des difficultés à se chauffer convenablement.

Peur, inquiétude et colère

Au-delà même de la morosité, une part importante de Français.e.s faisaient état de sentiments plus forts encore, puisqu’ils ressentaient de la peur (14%), de l’inquiétude (57%) ou de la colère (49%) envers la politique du gouvernement. 49% d’entre eux jugeaient l’état de la France inquiétant, et 14 % vraiment désespérant.

 

Le front républicain : une notion désuète aux yeux des Français.e.s ?

Contrairement à certaines idées reçues, ou véhiculées par les médias et responsables politiques, les Français.e.s indiquent que la notion de front républicain n’a plus vraiment de sens à leurs yeux, du moins que ce front est beaucoup moins fédérateur qu’en 2002. C’est ce qui ressort de ce clivage entre celles et ceux estimant le clivage juste (44%) et injuste (56%).

 

Par ailleurs, près des trois quarts des Français (73%) sont globalement d’accord avec l’hypothèse selon laquelle les deux partis traditionnels et historiques que sont le Parti socialiste et les Républicains pourraient disparaître.

Une faible confiance en les élus corrélée à un vote plus extrémiste

De ces mois d’enquêtes d’Opinion, il a découlé que l’indice de confiance dans les élus, les institutions et dans l’avenir était un vrai marqueur du vote. À défaut du clivage gauche / droite, marqueur de notre vie démocratique pendant la Vème République, nous avons un type de nouveau clivage « confiants /pas confiants » en l’avenir, dans les institutions, dans nos élus, dans les médias.

La confiance apparait comme inversement proportionnelle à la pyramide des âges : plus on est jeune moins on a confiance dans nos institutions, avec un net décrochage notamment pour les 18-24 ans dans la confiance accordée à la Police, à l’École et aux scientifiques.

Il apparait une grande porosité entre les théories complotistes et le populisme. Rien de nouveau concernant cette analyse mais c’est plutôt l’ampleur que prend ce phénomène qui devrait alerter : 59,3 % des personnes interrogées pensent que les médias traditionnels répandent à dessein de fausses informations.

 

Seuls les maires gardent un crédit positif

Les seuls élus à trouver grâce aux yeux des Français.es. sont les maires avec 29% qui lui accordent leur confiance, avec un tassement notable pour les parisiens. Il apparait que plus on s’approche du spectre du local pour s’éloigner du national, plus la confiance se renforce. La proximité et le rapport plus personnalisé des élus locaux pourraient expliquer la confiance que les Français.e.s leur accordent ; plus la commune est petite, plus le maire apparait comme un bon relai de confiance.

 

Se recentrer sur la base de la pyramide : partir du citoyen

Par conséquent, les priorités affichées des français.e.s sur la sphère intime (pouvoir d’achat, sécurité, santé) combinées à la confiance accordée plus facilement aux élus locaux et aux institutions de proximité (hôpital et gendarmerie nationale) font du citoyen, l’épicentre d’une possible reconquête de la confiance.

Inverser la relation hiérarchique du pouvoir en partant du bas vers le haut serait une piste d’action. Étudier la défiance chez les différents groupes en serait une autre.

Le manque de confiance dans les médias dit traditionnels apparait alors comme l’angle mort de l’action politique. Comment éclairer les citoyens ? Comment parler aux citoyens de politique nationale de santé, d’éducation, de lutte contre les précarités sans passer par l’interface médiatique ?

En résumé, réenchanter la démocratie en impliquant le citoyen est un besoin largement exprimé dans ces enquêtes d’opinion pour éviter ce « cuisiné ailleurs » mais négliger le niveau national pour faire connaitre et faire participer aux grands enjeux les citoyens serait une erreur. Se préoccuper aujourd’hui des « fausses nouvelles » qui polluent notre démocratie et garantir aux médias indépendance et sérieux est un enjeu hautement politique.

Abonnez vous à la newsletter Vos enjeux & vous

Far far away, behind the word mountains, far from the countries Vokalia and Consonantia there live the blind texts.